Comment ne pas reproduire les erreurs de nos parents

lundi 28 Sep. 2015

C’est notre hantise à tous : surtout, ne pas faire les mêmes erreurs que nos parents ! Sachant que notre père ne voulait pas reproduire les erreurs de notre grand-père, qui lui-même ne voulait pas commettre celles de notre arrière-grand-père.

C’est généralement quand nous devenons nous-mêmes parents que nous commençons à prendre conscience de nos tendances à reproduire des expressions, attitudes, manières de réagir de nos parents. Au-delà des mimiques et des manières de jouer avec nos enfants, certaines erreurs ont la fâcheuse tendance à se transmettre de génération en génération, en se faisant assez discrètes pour passer inaperçues jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Le sujet est très complexe, et je ne prétends pas apporter toute la solution. Mon objectif est de vous partager une clé que je viens de découvrir. Pour ce faire, je vais vous dévoiler un secret : mon émission préférée est “Cauchemar en cuisine”. Le concept : des restaurateurs en détresse appellent Gordon Ramsay à la rescousse pour sauver leur établissement de la faillite.

Gordon Ramsay est animateur de l’émission “Cauchemar en cuisine”, chef multi-étoilé, propriétaire de nombreux restaurants dont celui du château de Versailles, et surtout un leader qui m’inspire énormément. J’aime sa confiance en lui, son style très direct mais toujours dans une logique pédagogique, son intérêt pour la partie business mais aussi familiale de chaque restaurant qu’il accompagne.

J’ai fait mon enquête, et d’après mon analyse le personnage est cohérent : ce qu’on peut voir à la télé semble correspondre au personnage de “la vraie vie”, en tout cas selon mes recoupements de vidéos officielles et privées. Je vous l’accorde, Gordon est vulgaire, c’est le moins qu’on puisse dire. Toutefois cela fait partie du personnage, d’autant plus qu’il doit faire face à des têtes de mule à l’égo surdimensionné !

Tout cela pour dire qu’il y a quelques jours, je suis tombé sur un épisode de “Cauchemar en cuisine”  qui m’a fait halluciner sur la puissance de la répétition des erreurs de père en fils.

En résumé, le restaurant qui a fait appel à Gordon est vraiment mal barré. Sans lui demander son avis, le père a utilisé 200 000 dollars qui appartenaient à son fils pour les investir dans le restaurant familial. Le fils se retrouve embarqué dans une aventure qu’il n’a jamais choisie.
Le plus incroyable dans cette histoire est révélée au moment où le père prend Gordon à part, afin de lui offrir sa biographie. Le thème du livre : la relation de cet homme avec son propre père. Sans avoir besoin de creuser beaucoup, Gordon comprend que la relation du père avec le grand-père avait été mauvaise, conflictuelle et dysfonctionnelle.
Le père explique donc à Gordon combien il a souffert du contrôle et du rejet de son propre père, que jamais de la vie il ne souhaiterait reproduire le même schéma, et que bien au contraire il a une superbe relation avec son fils.
Scène suivante : Gordon rend visite au fils, qui raconte en pleurant comment il s’est senti volé de 200 000 dollars par son père, comment son père lui a mis le couteau sous la gorge pour rentrer dans l’aventure du restaurant, et à quel point son père ne lui fait pas confiance, même s’il a plus de 30 ans.
De l’extérieur, le scenario répétitif est flagrant. Sans s’en rendre compte, le père traite son fils injustement et en plus se pose en victime, reproduisant exactement ce que son père lui avait fait subir à lui.
Voici plusieurs choses que j’ai apprises pour sortir de la spirale de la répétition :

Gagne du terrain

Premièrement, je crois que la vie est une course de relais. Chaque génération récupère le bâton à l’endroit où le coureur précédent le lui transmet. Autrement dit, chacun a la responsabilité de régler ses problèmes pour transmettre le moins de dysfonctionnements relationnels possibles à la génération suivante. Le but est de pouvoir dire à nos enfants : “Que mon plafond soit ton plancher !” Nous sommes tous responsables de gagner du terrain en faisant face à nos gros défis personnels. Reste à savoir comment.

Ne fuis pas, mais poursuis

Quand on se prépare à passer son permis de conduire, on apprend que pour éviter un obstacle, il ne faut pas fixer son regard dessus, mais plutôt regarder dans la direction que nous souhaitons atteindre. La question est donc de savoir quelle est la destination que je veux atteindre. Je connais plusieurs personnes qui sont restées fixées sur le passé, les erreurs de leur famille, au lieu de décider d’aller de l’avant, de prendre le temps de réfléchir à la vie qu’elles veulent et de se donner les moyens de la créer. Bien sûr, la vie est dure, et chacun doit balayer devant sa porte. Mais cessons de NE PAS vouloir devenir ! Regardons à ce que nous voulons devenir.

Fais toi un cadeau, pardonne

Le non-pardon est la raison numéro 1 qui nous retient captifs des erreurs de nos parents. Nous n’arrivons pas à tourner la page et nous restons bloqués. La Bible dit que si nous ne libérerons pas le pardon, alors nos erreurs seront aussi retenues contre nous ! Pour ma part, je veux que mes enfants me pardonnent de toutes les erreurs que j’ai faites et que je vais encore faire… les fessés de trop, les énervements etc… Je dois donc commencer par pardonner à mes propres parents.
J’ai fait une découverte dernièrement : pardonner ne veut pas dire nier. Pour guérir, il faut passer par une phase de reconnaissance de la douleur que nous avons vécue. Une fois que nous avons la possibilité d’exprimer cette souffrance (à un proche, un pasteur, un psy ou autre… ), alors nous sommes plus à même de pardonner.

Comment savoir si je vais commettre les même erreurs ?

Le problème, c’est que nous sommes très bons pour cacher les causes de nos problèmes. Elles sont souvent enfouies tout au fond de nos coeurs. Une blessure peut s’exprimer d’une certaine manière pendant plusieurs années et trouver une nouvelle forme d’expression plus tard. C’est comme si au lieu de franchir un montagne, nous en faisions le tour en répétant les mêmes problèmes.
Il est important de trouver la racine de nos maux, de traiter la source plutôt que les symptômes.
Pour identifier les zones de ma vie qui ont besoin de guérison sous peine de m’exploser au visage, je regarde aux situations répétitives.
Par exemple, je me suis rendu compte dernièrement que j’avais très régulièrement le sentiment que mes proches se servaient de moi, comme s’ils ne réalisaient pas combien je me donnais à fond pour eux. Ce sentiment me faisait mal, me rendant susceptible, fragile intérieurement, et parfois très piquant dans mes remarques.
J’ai donc fait un travail sur moi-même (avec l’aide du Saint Esprit…) pour identifier la véritable source du problème. J’ai alors pu comprendre mes mécanismes intérieurs, ce qui m’aide à en sortir.

La bonne attitude

La Bible nous donne un guide assez clair sur l’attitude à avoir vis-à-vis de nos parents : “honore ton père et ta mère” ! Cette phrase ne propose pas de conditions. Une des clés est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour honorer nos parents pour le rôle qu’ils ont eu dans notre vie. Sans eux, nous n’en serions pas là aujourd’hui. J’aborde se sujet avec beaucoup de délicatesse, car c’est souvent compliqué. La définition du verbe “honorer” peut varier selon les personnes et les situations. Le plus important restera toujours l’attitude de coeur. Je pense que c’est un socle pour ne pas laisser le non-pardon ou l’amertume nous faire tomber à notre tour dans le piège de la répétition. Nous montrons également un exemple fort à nos enfants. Parfois, le contexte ne permet pas forcément de vivre l’idéal d’une famille heureuse, mais nous pouvons garder notre langue, ne pas critiquer devant nos enfants, garder une attitude et des paroles qui honorent.
Dans tout cela, merci à nos parents pour qui ils sont malgré leurs imperfections, merci à nos enfants de nous permettre d’être imparfaits et merci Gordon Ramsay de m’avoir inspiré une fois de plus ! 

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