La question que je redoutais le plus à l’école c’était : il fait quoi comme métier, ton père ?
Non pas que j’avais honte, mais j’avais du mal à l’expliquer . « Il est pasteur » « Pasteur ? Il garde des brebis ? » « Non, il est comme un prêtre catholique mais il peut se marier et avoir des enfants ! » — je fais un petit cut, je sais c’est chelou comme intro pour une page à propos en mode business, mais t’inquiète tu vas comprendre comment le puzzle s’emboîte. On est reparti !

Dans la famille nous sommes 4

…en fait non plus… mon père, ma mère, mon frère, moi et l’église, ou je devrais plutôt dire Edouard, Myriam, Cécile… Avoir un père pasteur c’est vivre avec une extension de la famille toujours présente, à table, à la maison, en vacances, il y a toujours des membres de la communauté autour ou dans les sujets de discussions.

Être fils de pasteur c’est aussi comprendre très jeune que chaque personne a un côté recto, la face visible que tout le monde montre, ce qu’on raconte quand on nous pose la question en soirée : tu fais quoi dans la vie ? Parle moi de toi ? Je suis ingénieur, en couple depuis 3 ans, je vis à Nice, j’aime aller à la salle 2 fois par semaine, ma série préférée c’est Game of Thrones, je suis plutôt vin rouge.

Bref,

la partie lisse de notre vie. Puis j’ai découvert très jeune, en écoutant aux portes et en espionnant mes parents parler le soir, que les gens ont aussi un côté verso, la partie intime, privée, celle que seule notre famille connaît, ou parfois même pas. La partie plus compliquée, nos addictions, notre blessures non cicatrisées, la partie dont nous sommes le moins fier et qui nous fait mal.

Et ça m’a donné envie, comme mon père, de trouver des solutions aux problèmes des gens… mieux les comprendre pour mieux les aider.

J’ai grandi dans une communauté appelée l’église

un endroit où l’on se retrouve plusieurs fois par semaine pour prier et faire la vie ensemble.

Puis j’ai grandi, fait mes expériences, jusqu’à vivre la soirée de trop, où je me suis retrouvé seul, à 3h du matin, abandonné par mes amis dans un parc en plein centre de Nice suite à une fête trop intense, et pendant que je me remettais de mes émotions, j’ai eu le temps de me poser un certain nombre de questions : comment savoir si une personne est un vrai ami ? Qu’est ce que je vais faire de ma vie, quelles études ? Comment trouver le vrai amour ? Qui est Dieu et quelle place lui laisser ?

C’était le début d’un long pèlerinage intérieur…

Et j’ai eu du mal à trouver des réponses, du coup je me suis investi à fond dans un groupe de jeunes… En gros c’est une petite communauté de jeunes chrétiens, chaque samedi on se retrouvait soit dans une salle de concert, des boîtes de nuit, des bars pour faire de la musique et écouter un message pour trouver des réponses à nos questions de jeunes, le groupe a grandi de 15 à 100 jeunes par samedi. J’ai fait mes premières expériences de leadership, d’organisation, de prise de parole en public.

Par un enchaînement de circonstances, je me suis retrouvé à étudier la communication

J’avais envie d’apprendre à mieux communiquer pour aider mon groupe de jeunes et la communauté de mon père à grandir, puis après mes études j’ai commencé à faire ça pour d’autres leaders de communautés, avec mon ami Thomas Ghys. On a commencé avec 2 ordinateurs et 160€ de capital. À l’époque, on ne parlait pas de startup, il n’y avait pas YouTube, Facebook, Instagram. Les années ont passé, je me suis marié avec Hélène, elle a rejoint notre entreprise Progressif Media, nous avons continué à travailler dans les coulisses de communautés et de leaders d’organisations, pour les aider à grandir et partager largement leur message.

On est passé de 2 salariés à 5 puis 10, 20, 30, 60…

Mais j’étais franchement frustrée, parce que j’avais l’impression que nos clients n’utilisaient que 30% de nos idées. Avec du recul je comprends. J’étais jeune, j’avais 25 ans, difficile de faire confiance à un jeune gars qui part dans tous les sens et qui n’a pas un super diplôme de grande école. J’avais des grandes idées un peu floues sur comment utiliser le digital pour développer une communauté et ne pas simplement voir Internet comme un panneau d’affichage pour annoncer ses actualités mais un lieu d’échange, de partage, de vie, d’enseignement. Mais c’était trop tôt, avant même les réseaux sociaux.

On a aussi fait une bonne thérapie chacun de notre côté, puis un jour je lui ai dit, « Et si tu en faisais un blog pour partager ce que tu vis et découvres ? Et si tu allais à la rencontre d’autres mamans inspirantes pour apprendre d’elles ? »

« Et si tu en faisais un blog pour partager ce que tu vis et découvres ? »

Puis avec Hélène nous avons eu des jumeaux, Adelin et Roman, et comme elle l’a beaucoup dit, ça a été un tsunami, difficile de gérer tout à 100%, et ma femme a vécu ce qu’on appelle aujourd’hui un burn-out maternel — mais a l’époque on ne savait pas que ça avait un nom. C’était dur, et la seule idée qui m’est venue après 2 ans de galère, c’est de mettre les enfants à la crèche et d’encourager Hélène à écrire sur ce qu’elle vivait. 

Le succès a été exponentiel

D’un simple blog c’est devenu une communauté de 150 000 mamans qui reçoivent le mail du matin, des milliers qui participent aux événements, des dizaines de milliers qui relèvent nos défis en ligne, regardent les vidéos. C’est aujourd’hui 12 personnes à temps plein, et tout a commencé sans aucune ambition, avec un mini blog WordPress à 75 euros.

En parallèle, Progressif continuait de grandir et, à notre grande surprise, nous avons été approchés par des leaders de communautés en tous genres, des startup, des grandes sociétés de mutuelle, des personnalités de la TV, des réalisateurs, des youtuber faisant des millions de vues, des entreprises… à chaque fois, nous étions animés par cette volonté de les aider à développer une communauté encore plus forte autour de leur vision.

Après quelques nuits très courtes

… le blog est sorti, humblement Hélène a envoyé un mail à sa famille et ses amis et à partir de là, la machine s’est emballée, des milliers de témoignages, des passages TV, radio, des livres, des conférences, des shows, des magazines et surtout… une énorme communauté en ligne. J’avais enfin un projet dans lequel je pouvais expérimenter mes idées sur les communautés hybrides (le nom m’est venu beaucoup plus tard), c’est-à-dire une communauté en vrai et sur internet.

Pendant longtemps je me suis demandé si j’allais moi aussi être un leader visible, sur la stage, à ce jour je n’ai pas la réponse, peut-être que je ne vais pas changer le monde, mais je peux travailler pour ceux qui le font. Je suis le regard extérieur, le vis-à-vis pour aider les leaders de communautés qui n’ont pas renoncé à changer le monde et à bâtir une communauté hybride.

Je suis l’homme qui reste dans les coulisses, qui est autant motivé que les leaders par leur vision et embarque avec lui une brigade de professionnels tout aussi passionnés pour amplifier la communauté.

Includer…

… j’adore les tests de personnalité, et dans mon top 5 des talents du strengthsfinder, j’ai « includer » : j’aime embarquer, féderer. Je crois en la puissance d’une communauté. Quand plusieurs personnes s’unissent autour d’un vision, se challengent, mettent leurs dons à contribution mais aussi font la vie ensemble, alors de grandes choses se passent.

Le but de ce site est assez simple : partager mon expérience aux leaders de communautés, aux entrepreneurs, visionnaires, managers, leaders d’ONG, stars, ambitieux, parents… et surtout mettre des mots sur les enjeux, questionnements, frustrations que nous pouvons avoir dans nous essayons de tout réussir de front : l’entreprise, la famille et soi ! Je suis convaincu que la gestion de la tension est l’un des plus grands signes de maturité, et j’en suis assez loin, mais cela ne m’empêche pas de continuer d’y tendre.

Heureusement, je suis entouré d’une équipe
de 50 personnes, avec des leaders aussi assoiffés que moi.

L’un de mes rêves à commencé à se réaliser

Aujourd’hui j’ai plusieurs casquettes, leader avec ma femme de la communauté des Fabuleuses, partenaire de plusieurs grandes communautés avec qui je développe des projets comme des magazines, programmes en ligne, podcasts, événements et aussi directeur d’une agence qui fait de la prestation de service en communication et webmarketing. Nos brigades sont entre Paris, Bordeaux et… Captieux (à 1h de Bordeaux). L’un de mes rêves a commencé à se réaliser, avec nos locaux Bordelais, Le garage, 850 m2 de bureaux, un grand studio vidéo, une salle podcast, une salle de conférence pouvant accueillir 150 personnes mais aussi un espace dans le Vivendi Village à Paris avec un double studio vidéo, une salle de workshop : tout ce qu’il faut pour oser, créer et rêver grand.

Belle découverte !