Comment motiver ton mari à suivre son rêve

jeudi 06 Juil. 2017

Je suis maintenant divorcé, j’habite loin de ma famille, je n’ai plus de force ni de confiance en moi… Comment j’en suis arrivé là ?

Je n’ai rien vu venir… J’ai fais l’option de la stabilité, j’avais un rêve, mais j’ai du le mettre côté par sécurité. Je rentrais le soir fatigué, sans vraiment de passion, de motivation. Je suis rentré dans le rôle du père qui assure, qui prend sur lui, j’ai fait des choix de vie de sécurité, mais j’ai perdu la joie, la rage de vaincre. Ensuite j’ai eu une promotion. J’ai commencé à travailler loin de ma famille, pour plus d’argent, plus de responsabilités… mais au final j’ai justement perdu ce que je voulais protéger !’
Cette histoire, je l’ai reçu par mail il y a quelques années. C’est une histoire parmi d’autres que l’on m’envoie, mais elle m’a beaucoup ému, j’avais tellement de compassion pour ce papa !
Je me suis aussi beaucoup retrouvé dans les aspirations de cet homme : protéger sa famille, écouter les peurs de sa femme, la rassurer, mettre sa famille en priorité et se mettre en second.

C’est toujours un dilemme en tant que père…

… mari, de réussir à faire la part des choses entre ce que je veux, ce que je ressens, et ce que je veux exprimer, partager, oser. Parfois, cela me coûte cher de parler d’une aspiration, d’un projet, d’une idée avec Hélène : son cerveau est tellement différent du mien ! Lorsque je parle de faire de nouvelles choses, elle enclenche beaucoup plus facilement la machine à stress… et moi le stress, c’est exactement ce que je veux fuir ! Quand je suis à la maison, je veux la paix, la compréhension, je veux être encouragé, motivé.
Pendant longtemps, j’ai très mal vécu cet aspect-là. Je n’arrivais pas à partager mes rêves, les projets que je voulais faire, du coup c’est comme si je comprimais mes aspirations.
J’ai remarqué, dans ma propre vie ou celle de proches, que tout est une question de vases communicants. Quand nous avons un projet, un rêve, une envie de créer, si cette aspiration ne peut pas s’exprimer, alors elle peut avoir tendance à engendrer des comportements néfastes : boulimie, pornographie, alcool, tabac… Notre corps peut aussi somatiser : insomnies, eczéma, bouton de fièvre…
En tant qu’homme, on a tendance à encaisser, à se taire, à pendre sur nous… J’aimerais vous donner des clés simples qui peuvent libérer la parole et permettre que le rêve qui est là ne devienne pas un fardeau et une source de frustration, mais au contraire une occasion d’épanouissement.

1 – Band of brother

Durant une phase de notre vie, on avait beaucoup de défis dans différentes sphères de notre vie : financier, avec ma famille, à l’église, au travail, avec des amis. Bref c’était dur et tout nous tombait dessus en même temps. Moi en plus de ça, j’avais vraiment un besoin de m’échapper, partager mes aspirations pour le futur, brainstormer sur des projets, partager mes rêves, les confronter. Hélène avait beaucoup de mal car elle était plus consciente de la réalité du quotidien et se mettait en mode tâche, elle ne comprenait pas pourquoi je voulais parler de l’avenir alors que le présent était déjà assez compliqué à gérer. Du coup, elle voyait chacune de nos discussions sur ce sujets comme une source de stress.
J’ai du apprendre à trouver d’autres personnes, d’autres lieux où exprimer et partager mes rêves.
Mesdames, votre mari à besoin de parler de ses aspirations, de s’exprimer à d’autres hommes, de se sentir compris. Il ne vous fuit pas, il a simplement besoin de s’exprimer ailleurs. Il ne vous aime pas moins, il ne vous rejette pas, mais vous ne pouvez pas répondre à tous ses besoins, il y a une forme de deuil à faire. Donc permettez-lui de pouvoir voir sereinement des gens qui peuvent l’écouter, le booster, sans qu’il le regrette en rentrant, parce qu’il est accueilli avec des commentaires piquants !

2 – Une écoute différente

Avec Hélène on a mis en place une règle : quand je veux parler de mes projets, de mes rêves, je dois lui dire : Hélène, j’ai besoin d’être en mode futuriste, est-ce que tu me permets ? Cela veut dire :

« N’essaye pas d’imaginer comment on va le faire, on est en mode brainstorming, donc pas de stress stp »

De la même manière, parfois Hélène veut me partager ses défis, et moi ma première réaction c’est de lui trouver des solutions et elle n’aime pas ça ? Du coup elle me dit :

« Est ce que je peux partager ce que je ressens ? » Là je comprends que ça veut dire : David il faut que tu te taises et que tu écoutes…

3 – Se faire aider

Parfois on fait des projections sur notre mari : il paye les pots cassés par notre propre père, qui était absent ou stressé… On a tous des casseroles dans la vie, on a été percuté par des situations qui nous ont fait mal, et certaines discussions sont comme des gachettes de pistolet : quand on en parle, elles enclenchent directement la mise à feu, sans qu’on s’en rende vraiment compte.
Si c’est votre cas, vous avez peur que votre mari se lance, c’est plus fort que vous, mais vous voyez bien que d’une certaine manière vous êtes en train de lui couper les c….  Alors il peut être bien de voir un thérapeute (j’y suis passé et je vous promets ça fait du bien) pour identifier les blocages.
J’utilise volontairement un langage un peu dur, parce que c’est ce qu’on peut ressentir en tant qu’homme, notre instinct premier c’est de vouloir protéger notre famille et avoir la paix. En stressant, cela nous coupe l’envie d’y aller, d’oser, et on perd cette sensation d’être capable ! On se dit, dans tout les cas je dois renoncer à ça, puis à ça pour la famille, je dois mettre de côté mes envies d’aventure, de prendre des risques !
Je recommande aux maris, mais aussi aux femmes qui veulent comprendre leur mari de lire le livre «  Indomptable » , il peut paraître un peu old school sur certains points, mais sérieusement je me suis sentis vraiment compris, j’ai mis des mots sur cette sensation de perdre une part de moi-même, de masculinité en moi et comment la retrouver.

4 – Lui donner le droit à l’erreur

Il a essayé et il s’est planté ? Il a commis une erreur et vous l’avez payé cher ? C’est normal que vous ayez peur pour l’avenir s’il veut se relancer. Maintenant vous avez 2 choix :

  • prendre le rôle de la maman qui lui dit tout ce qu’il ne faut pas faire ou alors
  • la coach qui essaye d’encourager, de motiver, créer l’environnement nécessaire pour qu’il réussisse cette fois, qu’il soit bien entouré.

S’il réussit, vous réussissez aussi. C’est une aventure collective. S’il perd sa flamme, son envie de conquérir, vous allez aussi perdre. Donnez-lui le droit à l’erreur, comme vous aussi vous aimeriez qu’il le fasse.

« Faites aux autres ce que vous aimeriez qu’ils fassent pour vous ! »

Il a peut être besoin d’un coaching ? d’une formation ? d’être mieux entouré ? d’un déménagement ?
Qu’est-ce qui s’est passé dans l’expérience précédente que vous pouvez retenir comme leçon ?

5 – Ecrire le projet de famille

Quand on parle de leadership, entrepreneuriat, on cite souvent le verset « sans vision le peuple meurt ». C’est un peu la même chose pour une famille. Chacun vient avec son bagage familial, ses expériences, ses attentes. Si vous ne prenez pas le temps d’exprimer vos attentes, vos désirs puis écouter ceux de votre conjoint, pour ensuite trouver des compromis et en ressortir une vision commune, alors vous allez avoir du mal à avancer dans la même direction, vous allez essayer de tirer la couette de votre côté.
Avec Hélène, on a résumé notre vision de famille par cette phrase :

«  Découvrir les mystères d’une vie heureuse et les partager au plus grands nombre ».

À partir de ça, on a déroulé un certain nombre de projets et rêves qu’on veut réaliser.
J’aime beaucoup cette vidéo de mon couple pastoral Roselyne & Patrice Martorano ont fait sur ce sujet.
Permettre à votre mari d’oser se lancer, de croire en lui, c’est lui donner ce qu’il attend le plus : vous rendre fière de lui, savoir qu’il est capable de réussir, de conquérir du terrain. Mais il va avoir beaucoup de mal à le faire sans que vous soyez son soutien car vous comptez énormément pour lui !

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