Le jour de ma mort

lundi 26 Mar. 2018

J’ai mon estomac qui se noue, mes yeux se remplissent… le corps passe au milieu des rangs, ils sont 4 à porter le cercueil, rasés de près, le regard neutre. Ils passent au milieu de plusieurs centaines de personnes, habillés en noir, dans cette magnifique église, étonnamment rayonnante, en contraste avec l’intensité des émotions qui traversent l’assemblée. Pendant 2h, une dizaine d’amis, pasteurs, la famille, des collègues vont prendre la parole, passant de Florent Pagny à Vincent Bolloré, honorant la mémoire d’un homme hors du commun.

Les vivants ferment les yeux des morts, les morts ouvrent les yeux des vivants

Je suis tellement reconnaissant à Dieu de m’avoir permis de croiser la route d’un grand monsieur : Jean-Pierre Barry. Merci Damien Boyer d’avoir organisé cette rencontre.
Jean-Pierre et sa femme Chantal ont été là pour moi quand j’étais au plus bas de mon parcours d’entrepreneur. Quand j’étais classé banque de France, endetté de dizaines de milliers d’euros, proche d’un burnout. Quand j’allais tout arrêter.
On peut dire que c’était une connexion divine : quand je lui ai parlé de ma situation, Jean-Pierre ne s’est pas moqué, il ne m’a pas rabaissé. Il a eu un sourire chaleureux et m’a raconté son parcours, comment il était passé de riche entrepreneur à chauffeur routier, comment il a vécu pendant des années avec quelques francs par jours.
Il n’a pas regardé à ma situation, mais à qui j’étais, à mon appel. Lui et Chantal m’ont dit : « on cherche des gens avec un appel, une onction. »
Ils n’ont pas laissé mon échec du moment définir qui j’étais. Avec beaucoup d’authenticité, de chaleur et de rigolade, il m’ont ouvert la porte de leur grande famille d’entrepreneurs avec qui ils voulaient construire cette grande vision que Dieu leur avait mit à coeur. Jean-Pierre a laissé derrière lui une trace dans l’histoire de beaucoup de personnes. Bon vivant, chaleureux, visionnaire, papa aimant, englobant, mari comblé et fier de sa femme.
Jean-Pierre fait parti de ces personnes ayant tellement accompli, avec de grandes responsabilités, qu’on stresse un peu à la première rencontre. Mais dès les premiers échanges, on se sent élevé au lieu d’être écrasé par l’immensité de ses réalisations (pour en savoir plus sur son parcours, je vous invite à lire ce bel article d’Aleteia).

Qu’est-ce que je veux que les gens disent de moi le jour de mon enterrement ?

La mort nous renvoie à nous-même, à nos choix, à ce qu’on aurait pu, aurait du faire, à tous les freins mentaux qui nous bloquent. Quand la montre tourne, qu’on réalise que notre passage sur terre aura une fin et qu’on ne sait pas quand ça viendra.

Cet enterrement était pour moi une projection du jour où mes proches me diront au revoir, à l’histoire que j’aurai gravée dans le coeur de mon entourage. Je m’étais posé de nombreuses fois la question : « Qu’est-ce que je veux que les gens disent de moi le jour de mon enterrement ?  »
Cela fait partie des questions magiques, ces simples petites phrases qui viennent vous percuter au plus profond de vous-même.
C’est la question qui a eu le plus d’influence dans mes processus de décisions. Je veux vivre de manière intentionnelle, en pensant à la fin, à ce que je vais laisser sur cette Terre. Je ne veux pas qu’on dise : « David a beaucoup travaillé, on l’a pas beaucoup vu, par contre il a gagné beaucoup d’argent ». Ou alors : « Il a gagné le monde entier mais tout le monde sait que sa vie familiale était un vrai désastre ». Ou encore même : « David a beaucoup accompli. Par contre, c’était un sacré CoXXXrd. »

Il y a ce que les gens vont dire en gardant le meilleur, et tous les non-dits.

Je veux courir la course et bien la finir, tenir sur le long terme.
La cérémonie d’honneur de Jean-Pierre Barry a été un moment marquant pour moi. J’ai vu un homme très relationnel, ambitieux, qui marche par la foi et non par la vue, qui ne laisse pas les circonstances définir sa destination, un homme qui porte une énorme attention à ses relations, sa famille, au partage du succès, à l’entreprenariat en couple.
Ce sont des valeurs sur lesquelles j’ai fondé ma vie. Entendre son entourage et sa famille témoigner, c’était pour moi un moyen de voir le résultat final du style de vie que je veux vivre. Ce que j’ai vu m’a encore plus conforté dans mon envie de vivre intensément.
Ce qui a été le plus partagé, c’est la qualité de ses relations, son authenticité, son intensité.

Je cite Eric Célérier « Jean-Pierre a vécu plusieurs vie en une seule ».

Ce qu’on retient c’est l’homme, ses relations, son caractère, son coeur.

Si je devais résumer ce que je retiens pour ma propre vie :

  • Vivre encore plus focalisé sur les relations et non les projets.
  • Entreprendre pour bâtir les gens
  • Développer de nouvelles amitiés
  • Marcher encore plus par la foi, par les intuitions du Saint Esprit et non par la vue, même au plus haut des responsabilités
  • Ne pas perdre de vue la vision de Dieu pour ma vie, même si elle tarde à se réaliser
  • Regarder le long terme, mais en avançant un pas après l’autre
  • Focaliser sur la qualité des relations – on peut être un homme occupé mais offrir des temps d’une immense richesse, des souvenirs impérissables
  • Être encore plus dans l’instant présent. Vaut mieux 1 journée d’un David pleinement là, physiquement et mentalement, qu’une semaine de présence mais d’absence mentale à cause de mes stress, projets et préoccupations.
  • Développer et partager des passions dans plusieurs domaines de ma vie

Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu (Hébreux 11.6)

Le pasteur Yvan Castanou a rendu un magnfique hommage à Jean-Pierre Barry dans son discours : « Beaucoup de pasteurs, prêtres, hommes d’Eglise parlent de la foi, mais peu de gens la vivent si intensément que l’a fait Jean-Pierre Barry. Il l’a vécue en action et non en parole, il rejoint maintenant le panthéon des héros de la foi. »

J’aime me dire qu’il est possible de plaire à Dieu en étant un entrepreneur éveillé, sensible à son appel pour notre vie, en utilisant les principes spirituels pour atteindre des objectifs qui nous dépassent.
Jean-Pierre a, durant ses dernières années, bâti avec sa femme et ses amis Luc et Anne Greofroy, Eric et Muriel Célérier le groupe de médias chrétiens ZEWATCHER que mon agence a rejoint, ayant pour objectif de partager la richesse du message Biblique au plus grand nombre. Le premier projet du groupe a été le magazine Jésus que j’ai eu l’honneur d’initier en France avec Pierre Chausse.
Jean-Pierre a mis en place les fondations d’une vision qui ne fait que commencer. Le meilleur est à venir.
Merci JP.

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