Ne demande plus la permission

dimanche 06 Jan. 2019
Vous êtes pilote de rallye mais vous avez l’impression de conduire une 4L : voici ce qui vous manque… la permission
Le plus dur, c’est de se lancer quand personne ne nous en donne la permission, quand personne ne nous donne le go, quand personne ne nous dit : « Vas-y, fonce, tu en es capable, tu as les ressources, on croit en toi. »
Souvent, je rencontre des gens qui ont un potentiel incroyable, mais qui restent bloqués dans leur contexte, avec des projets bien en-dessous de ce qu’ils sont en mesure de faire.
Évidemment, il y a des saisons. Je ne m’adresse pas à toi si cela fait une semaine que tu as l’idée de lancer ton projet, et que tu ne comprends pas pourquoi personne n’y croit. Je m’adresse à toi si depuis des années tu t’entraînes, tu te formes, tu fais des rencontres, tu as fait l’expérience que tu es capable de plus et tu as demandé l’autorisation de te lancer à ton patron, ton leader, ta famille, tes mentors ou d’autres personnes qui sont importantes pour toi. Malgré ta fidélité, leur avis reste « non ». Pourtant, tu sais que ce n’es pas de l’orgueil, ou que tu pète plus haut que C*$%, non tu sens que ce projet est sain et qu’il est pour toi.
Pendant des années, j’ai cru un mensonge : je passerai au niveau supérieur le jour où mes leaders m’en donneront la permission. J’attendais leur approbation. Je passais mon temps proposer de prendre en charge tel projet, de passer un cap. Les quelques fois où l’on m’a donné la permission, les résultats ont été plus que convaincants. Pourtant, d’après eux, ce n’était jamais mon moment.
« plus tard, tu n’es pas encore prêt, ce n’est pas le bon moment, il faut que tu grandisses« 
Les années ont passé, sans que ça bouge. On me disait : « plus tard, tu n’es pas encore prêt, ce n’est pas le bon moment, il faut que tu grandisses« … Jusqu’au jour où j’ai compris que la situation ne changerait pas, que mes leaders n’étaient pas le genre de leaders à donner la permission, et qu’il était temps pour moi de faire mes preuves en dehors de la structure, d’oser avancer sans leur soutien psychologique, émotionnel, spirituel.
J’étais seul…
Trop souvent, en voulant amener les choses au next level mais en attendant la permission de notre leader, on cause plus de problèmes qu’autre chose.
Imaginez la situation suivante : vous êtes dans le club de foot de votre village, après la coupe du monde vous êtes plus que motivé, vous voulez que votre club devienne un grand club ! Alors vous commencez à en parler à votre coach, vous lui dites tout ce qu’il faudrait faire pour commencer à gagner : augmenter le nombre d’entrainements, motiver les joueurs, demander plus de sacrifices, trouver des sponsors… bref vous vous êtes renseigné et vous voulez vraiment y aller. 3 types de réactions vous attendent :
Réaction 1 : le coach semble motivé, il voit votre enthousiasme et veut aller dans votre sens ! C’est inespéré. Pourtant, quand il s’agit de passer à l’action, vous sentez qu’il n’y a pas de répondant, le coach est dépassé par la situation. Il y a des blocages internes, le coach a du mal à évoluer. Vous avez le choix : soit vous continuez à donner votre énergie dans le club, mais vos efforts sont sapés en coulisse : difficile de vraiment cerner le problème, mais ça n’avance pas, ou alors ça avance pour mieux reculer ! Si vous restez, il y a de fortes chances pour que vous deveniez à votre tour le coach bloquant, qui dira aux futurs jeunes motivés : « Tu sais c’est pas si facile, moi aussi j’ai essayé mais ça n’a pas marché ». Vous allez devenir le problème !
Réaction 2 : c’est un non catégorique. Votre coach pense que ce n’est pas une bonne idée ! Dans ce cas vous avez le choix : soit vous restez mais vous acceptez que ça ne bougera pas, soit vous avez envie de faire bouger quelqu’un qui n’a pas envie de bouger, et vous allez certainement finir par faire une division ou tout simplement vous faire virer.
Votre coach est le leader, c’est lui le responsable, c’est lui qui a travaillé dur pour en arriver là. Arrêtez donc de croire que vous êtes le sauveur. C’est lui qui décide de l’ampleur qu’il veut donner à son organisation ! Il est arrivé au bout de ce qu’il peut faire, il a certainement beaucoup sacrifier pour amener le club ( association, entreprise, église … )  à exister, il est peut-être à bout de souffle. Son rêve à lui c’était de créer un club pour son village ! Pas devenir un club de ligue 1 ! Certaines personnes ne sont tout simplement pas prêtes à payer un prix si lourd. Respectez cela… et passez à autre chose ! C’est souvent très facile de dire ce qu’il faut faire lorsqu’on n’est pas dans le rôle du dirigeant. Plus j’avance dans mon parcours de leader – entrepreneur, plus je réalise la complexité du job : il y a tellement de paramètres à prendre en compte !
Donc au lieu d’attendre la permission du coach, crée ton propre club, ou va dans le club d’à côté où le coach à envie d’avancer.
Réaction 3 : le coach dit Go ! Il est motivé, et il commence à changer, il te challenge aussi, et c’est un cercle vertueux de changement qui se mets en place. Dans ce cas, tu es au bon endroit !
J’ai été à plusieurs reprises le coach qui a eu la réaction 1, avec des employés ultra compétents, proposant des idées vraiment puissantes, mais je n’étais pas capable de les mettre en oeuvre. Mon leadership n’était pas assez élevé, mon entreprise pas assez forte. Leur départ m’a permis de grandir, et après coup j’ai mieux compris leurs idées que j’ai pu dans certains cas mettre oeuvre. Parfois, votre idée est bonne mais ce n’est pas le bon moment ni le bon endroit. Dans ce cas, si elle vous tient vraiment à coeur, passez votre chemin !
Pour ceux qui le savent, ma femme Hélène Bonhomme s’occupe des Fabuleuses au foyer, une communauté qui a commencé comme un simple blog et qui est aujourd’hui une entreprise avec plusieurs salariés et un chiffre d’affaire à 6 chiffres. Mais tout cela a failli ne jamais exister car elle attendait la permission de notre famille ! A l’époque, les relations n’étaient pas au top, la confiance n’était pas au rdv, et l’idée de lancer un blog, d’écrire sur sa propre vie, c’était trop prétentieux ! Hélène ne voulait pas se lancer, elle disait qu’un jour, quand on lui donnerait la permission alors elle publierait ses textes… Je lui ai demandé :
Moi : Mais pourquoi tu ne demandes pas la permission ?
Hélène : Parce qu’ils diront non… et qu’après je serai en conflit ouvert si je le lance quand même !
Moi : Alors on ne leur demande pas, on leur annonce qu’on le fait, sans leur demander leur avis.
Et c’est ce que j’ai fait : je me suis bien entrainé, et lors d’un repas, sans prévenir, j’ai balancé la bombe : « oh vous savez quoi ? Avec Hélène on va lancer un blog sur sa vie de maman, ça va être top, on a trop hâte, euh.. tu peux me passer le fromage ? » (N’oubliez pas de changer de sujet pour ne pas laisser l’occasion aux gens de vous couper dans votre élan !^^ Oui il y a eu un gros malaise… j’avais prévu plusieurs sujets bateaux en réserve pour combler le choc et les silences malfaisants.)
Peut-être qu’à l’inverse, vous êtes le genre de leader frustré parce que vos équipes lancent des projets sans vous en parler ou vous demander la permission… la question à se poser : « Est-ce que vous auriez bien réagi s’ils vous en avaient demandé la permission ? »
Attendre la permission, c’est croire qu’un autre va prendre la responsabilité et le risque à notre place ! 
Je vais volontairement être trash : attendre qu’un leader nous donne la permission, c’est un truc de lâche ! Parce que c’est souvent de la peur d’assumer les conséquences de nos choix ! Attendre la permission pour lancer son entreprise, son album, un événement, un projet, sous couvert de respect c’est souvent la crainte d’être au front, de porter le poids des responsabilités. Tout semble souvent très simple quand on ne porte pas la dure charge du leader.
Si tu veux vraiment y aller, alors vas-y sans permission, prouve au monde que tu es capable de le faire, prends-toi en main sans attendre, et au lieu de dire aux autres comment ça devrait être, retrousse-toi les manches et prouve-le par des actes.
«  C’est aux fruits que l’on reconnaît la qualité d’un arbre ».
Quand je me suis lancé en freelance, il n’y avait personne pour me dire go, mon entourage préférait me voir avoir un job tranquille.
Quand j’ai crée la SARL Progressif Média avec Thomas c’était encore pire, nos familles et cercles d’amis ne comprenaient pas.
Quand j’ai lancé leaders chrétiens j’ai eu la chance d’avoir le soutien et la permission d’Eric Célérier face à l’avis contraire de mes leaders, c’était un cadeau car ça m’a donné des ailes !
Quand j’ai lancé mon blog, fait des vidéos, des événements, je tremblé comme une feuille : « qui suis-je pour donner des conseils ? » Mais j’étais convaincu qu’il y avait un besoin, je n’ai donc pas attendu qu’on me donne la permission pour y aller.
Attendre la permission, c’est croire qu’un autre va prendre la responsabilité et le risque à notre place ! 

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